Après Dreams, et les Suites de Bach, deux disques chaleureusement accueillis par la critique et le public, Ophélie Gaillard nous propose dans son nouvel album la mise en abyme du Concerto pour violoncelle et orchestre de Robert Schumann, et l’intégrale de la musique pour violoncelle et piano de Liszt.
La juxtaposition de ces deux mondes sensibles offre un programme où la passion et une certaine vision du mystère de la vie s’entremêlent dans un climat envoûtant.
Elle est accompagnée pour le Concerto de Schumann par l’Orchestre de Radio Nationale de Roumanie (qui fut le partenaire de personnalités telles que Yehudi Menuhin, David Oïstrakh, Martha Argerich ou encore Mstsislaw Rostropovitch… ) dirigé par le jeune chef Tiberiu Soare (chef favori d’Angela Gheorghiu).
Schumann, qui pratiqua un moment le violoncelle, arrive dans cette œuvre à une maturité expressive qui lui permet de mettre en avant les formidables qualités sonores chaudes et sensuelles du violoncelle, et tisse autour de l’instrument un écrin d’une profondeur inégalée.
Ophélie Gaillard est rejointe dans la deuxième partie par la merveilleuse (même si discrète) pianiste Delphine Bardin (Premier prix Concours Clara Haskil). Pièces de la maturité, elles témoignent de son goût pour le défi des conventions et les harmonies audacieuses qui se libèrent de plus en plus de la tonalité (Liszt confiait à Vincent d’Indy stupéfait qu’il voulait la transgresser). Ces pièces nous plongent aussi dans de surprenantes ambiances, parfois lancinantes, parfois très noires, un univers de subtilités émotionnelles à découvrir absolument.
La juxtaposition de ces deux parties nous montre une fois de plus les choix éclectiques et esthétiques qui jalonnent le parcours d’Ophélie Gaillard depuis ses débuts.
Robert Schumann
Concerto pour violoncelle et orchestre en la mineur op. 129
1. Allegro - Nicht zu schnell
2. Adagio - Langsam
3. Finale vivace - Sehr lebhaft
Franz Liszt
4. Première Élégie
5. Deuxième Élégie
6. Romance oubliée
7. Die Zelle in Nonnenwerth
8. La lugubre gondole